Abd-ul-Azis

  • Encyclopédie de famille

Abd-ul-Azis, sultan ottoman, second fils de Mahmoud II, né le 9 février 1830, a succédé à son frère aîné, Abd-ul-Medjid, le 25 juin 1861. Abd-ul-Azis, comme tous les princes ottomans, a grandi à l’ombre du sérail. Il n’en avait guère franchi l’enceinte que pour accompagner son frère dans les courtes excursions que celui-ci fit hors de sa capitale. Lorsqu’il était enfant on vantait la vivacité de son esprit et la droiture de son caractère. Plus tard on reconnut en lui un homme énergique et loyal. Il était économe, sobre et de mœurs irréprochables. Quoique sa condition dût le porter à l’oisiveté et au plaisir, il gouvernait sa maison en maître actif et clairvoyant, et n’épousa qu’une femme. On parla beaucoup de lui dans les derniers temps de la vie de son frère, et on le représentait alors comme le chef du parti rétrograde. Son nom avait été mêlé à tous les complots qui éclatèrent à Constantinople. Mais sa participation à ces menées fut loin d’être établie. Abd-ul-Medjid sut tout et n’en resta pas moins attaché à son frère. Quelques jours après son avènement, Abd-ul-Azis déclara maintenir toutes les lois promulguées, assura l’égalité à tous ses sujets sans distinction, et prescrivit l’ordre et l’économie dans les inances. Il supprima le sérail. Les sultanes mères de princes restèrent seules au palais. Le sultan ne conserva près de lui que sa femme et sa mère, qui n’était pas celle d’Abd-ul-Medjid. Il renouvela le personnel de la cour, où il plaça de vieux serviteurs de son père, réduisit la liste civile, n’accepta qu’une faible pension pour les aumônes de sa mère, et se mît à inspecter les établissements publics, répétant partout : « Il faut imiter les perfectionnements européens le plus promptement possible. » Les diamants, les parures, les équipages d’un luxe plus que royal, lesquels représentaient plusieurs centaines de millions, une foule d’objets précieux en or et en argent furent mis sous les scellés, et vendus plus tard, pour la plupart à Londres, afin de payer les dettes d’Abd-ul-Medjid. Le 4 juillet Abd-ul-Azis se rendit à la mosquee d’Eyoub pour ceindre le sabre d’Othman, cérémonie qui équivaut au couronnement des rois chrétiens. Une amnistie rendit à la liberté les conjurés de septembre 1859. Abd-ul-Azis s’occupa surtout de l’armée, dans laquelle il fit de grandes réformes. Il autorisa la réunion de la Moldavie et de la Valachie sous l’administration du prince Cousa, dont il sanctionna plus tard les réformes radicales. D’accord avec les puissances européennes il organisa le Liban. Ses généraux menèrent à bonne fin la guerre du Monténégro. Il réussit à calmer l’effervescence qui s’était manifestée à Belgrade. Abd-ul-Azis a créé la banque ottomane et retiré un papier-monnaie déprécié de la circulation. Pour la première fois il fit dresser et publier le budget de l’empire Ottoman. Une exposition des produits du sol et de l’industrie eut lieu à Brousse en 1862. Abd-ul-Azis alla lui-même y distribuer des récompenses. Enfin Abd-ul-Azis s’est décidé en 1867 à visiter l’Europe. Venu d’abord à Paris, il est allé ensuite à Londres, puis à Vienne.